Infrastructure d'un datacentre et relocalisation

Relocalisation d'équipements informatiques

Introduction

Parfois, déplacer ses équipements informatiques d'un datacentre vers un autre pour différentes raisons (fermeture d'un datacentre et ouverture d'un nouveau, puissance électrique maximale atteinte, etc...). Cette étape de déménagement correspond au terme de relocalisation.

Déménager un datacentre est un projet complexe qui va bien au-delà de la simple déconnexion-reconnexion du matériel. C'est un projet stratégique dont la réussite impacte l'activité de l'entreprise. Les erreurs engendrent des conséquences désastreuses pour l'activité: perte de données, endommagement de matériel ou encore indisponibilité des applications. Tout cela mène à une baisse de la productivité pour une entreprise et une possible perte de chiffre d'affaires ou de clients.

Points à considérer

La relocalisation n'est pas un sujet très dense. Elle consiste en un déménagement de biens informatiques, quelque soit l'équipement (serveur, mainframe, application, firewall, etc...). La difficulté du projet consiste à réaliser le déménagement sans engendrer un arrêt de service (ou du moins, le moins possible). Une banque par exemple, dont l'activité repose essentiellement sur son infrastructure informatique, refusera tout arrêt de ses applications de traitement bancaire. Un arrêt de même quelques minutes pourraient avoir de lourdes conséquences.

Il est important de noter que tout équipement informatique peut être éligible à un déménagement. Aussi bien les serveurs (physiques et logiques), que les mainframes, base de données, applications, firewalls, switchs/routeurs ou encore stockage de données. Lors d'un projet de relocalisation, il faut donc établir un périmètre précis.

De même, pour qu'une relocalisation ait le plus de chances de succès, il faut établir un inventaire très précis de l'ensemble des équipements et applications à déplacer. Une cartographie précise permet ainsi de lister l'ensemble des équipements et applications à déménager et établir des liens entre applications. En effet, certaines applications sont fortement liées, simplement par le fait qu'elles sont mutualisées (hébergées sur le même équipement), qu'elles communiquent entre elles ou qu'elles correspondent à un même domaine fonctionnel. Ces liens permettent ensuite d'établir des "lots" d'applications et équipements qui seront déménagés ensemble, un lot à la fois.

Il existe deux types de déplacements:

Un projet de relocalisation doit savoir allier les phases de move physique et logique pour déménagement l'ensemble du matériel.

Exemple simple de relocalisation de serveurs

Pour illustrer le problème de relocalisation, nous allons imaginer qu'on souhaite déplacer des serveurs avec leurs applications d'un datacentre vers un autre. On définit tout d'abord les méthodes de déplacement de serveurs:

Avec ces méthodes de déplacement de serveurs, on comprend donc qu'il est nécessaire d'avoir une infrastructure d'accueil pré-existante sur le site destination pour héberger les nouvelles VM et applications.

On suppose que les lots d'applications et serveurs ont déjà été définis. Pour déplacer nos serveurs et applications, on imagine qu'on utilise la méthode P2V. On va donc déplacer notre serveur (de base physique) et nos applications en réalisant une transformation en machine virtuelle. Cette VM est ensuite transférée par le biais d'une liaison internet jusqu'au site destination. Pour réaliser ces actions, on peut compter sur des outils comme Vmware vMotion ou encore Platespin Migrate. On choisit d'utiliser Platespin Migrate, qui repose sur l'utilisation temporaire d'un serveur Platespin pour superviser l'ensemble des démarches

relocalisation de serveur avec Platespin Migrate
Relocalisation de serveur avec Platespin Migrate

L'outil va tout d'abord réaliser une réplication des données contenues sur le serveur vers le serveur d'accueil du site distant. Par la suite, il récupère les informations système liées au serveur physique à déplacer. Il crée ensuite la machine virtuelle correspondante sur le site distant. Une fois ces actions réalisées, il transfert l'intégralité du serveur physique original vers la machine virtuelle située sur le site distant par le biais d'internet. Une fois le transfert terminé, l'ancien serveur physique peut être déconnecté et la nouvelle machine virtuelle activée pour reprendre l'activité associée. Il n'y a donc eu aucune interruption de service. Il a cependant fallu consommer de la bande passante pour réaliser ce transfert, en plus de la bande passante habituellement utilisée pour fournir les services habituels du datacentre.