Large panorama des méthodes informatiques criminalistiques

Informatique criminalistique

Présentation

Depuis de nombreuses années, l'informatique est quasi-présente dans nos usages quotidiens. Que ce soit au travers des appareils de télécommunications, de la domotique ou encore de l'électroménager, nous avons su l'intégrer à nos besoins par souci de confort, de simplification, d'automatisation, d'économie, voire de sécurité.

De nombreux organismes ont su brillement exploiter ce progrès technologique pour proposer de meilleurs services (les opérateurs de télécommunications, les forces de l'ordre, des entreprises comme La Poste, ...).

Et comme la sécurité des vies humaines est un des besoins primaires les plus importants de la pyramide de Maslow, la machine judiciaire a mis en oeuvre une refonte complète de son système d'investigation pour protéger plus efficacement ces citoyens et résoudre plus rapidement des crimes et délits.

L’investigation est par définition un acte de recherche suivi, autour d’une enquête, pour étudier et relater les faits liés à un évènement de son déclenchement à sa résolution. Cet évènement est en général lié de près ou de loin à une scène de crime ou à un délit. L’investigation criminelle regroupe de nombreux professionnels (forces de l’ordre, hommes de loi, experts scientifiques et techniques, civils, …) autour de cette scène. Ceux-ci vont user d’outils et de méthodologies pour relater les faits. Par le haut degré scientifique et technique qu’elle représente, nous pouvons dire que l’investigation criminelle est une science qui étudie les faits criminels.


L'informatique criminalistique (ou informatique légale) est une science qui a pour but de démontrer comment les preuves digitales peuvent être utilisées pour reconstruire une scène de crime ou un accident, identifier les suspects, appréhender le coupable, défendre l’innocent et comprendre les motivations criminelles.

Historique

Il est intéressant de remarquer l'arrivée progressive de l'informatique dans les habitudes de la police avec l'historique suivant :

    1716 : Utilisation d'un cartouche de congé pour réduire les désertions de militaires
    1792 : Invention d'une carte civique d'enregistrement pour les Parisiens. Elle les catégorisent par sa couleur (blanche pour les moins de 21 ans, rouge pour les étrangers et personnes récemment installées à Paris).
    1807 : Première tentative d'une carte d'identité non falsifiable et non grattable.
    1880 : Toute fiche anthropométrique se voit imposer une photo d'identité, des caractères physiques distinctifs et les empreintes digitales de la personne concernée.
    1910 : Création du premier laboratoire de police criminelle en France
    1940 : Un fichier central des identités de Français est rédigé pendant le régime de Pétain.
    1955 : Création de la carte nationale d'identité.
    1984 : Réalisation de la première analyse ADN pour résoudre une affaire de meurtre de deux jeunes filles. Le docteur Alec Jeffreys, généticien à l'Université de Leicester, innocente un jeune homme suspecté de ces deux crimes. Puis, après avoir réalisé un test génétique de masse sur plus de 4000 hommes, le coupable se fait trahir par son comportement fuyard. Après son arrestation, son ADN confirmera qu'il était bien l'auteur des meurtres.
    1995 : Sécurisation, lutte contre la falsification et numérisation de la carte nationale d'identité par le Ministère de l'Intérieur. 1999 : Centralisation des banques de données d’empreintes américaines
    2001 : Création de l’Institut National de Police Scientifique (INPS) en France
    Depuis 2005 : Optimisation des algorithmes de recherches pour empreintes. Utilisation massive de l'intelligence artificielle et des réseaux de neurones pour déduire des portraits robots, des empreintes, des itinéraires de suspects, ... Besoin de stocker et traiter de grandes quantités de données en un temps très court.
Notons un léger retard technologique et méthodologique en France et dans le monde par rapport aux Etats-Unis dans ce domaine.

Quelques chiffres

Pour donner un ordre de grandeur, nous allons nous intéresser à quelques indicateurs-clés de l'informatique légale aux Etats-Unis d'abord, puis en France.

Aux Etats-Unis (sources de 2010) :

En France :
A cause de la conjoncture économique actuelle, la France doit faire face aux restrictions budgétaires de l’Etat. Ainsi, les juges vont avoir tendance à faire appel en premier lieu à la police nationale scientifique et à la gendarmerie pour faire expertiser des preuves car ils forment en interne leurs propres experts en informatique légale et sont moins chers. Cela créé une forte concurrence entre les experts privés (indépendants / freelance) et les grands groupes internationaux d’experts.

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