Open Data

En pratique

Un contexte favorable

L’avènement du mouvement Open Data entre 2009 et aujourd'hui (début 2012) n'est pas un hasard puisque plusieurs facteurs ont facilité son ascension. Premièrement, la transparence est un sujet qui, d'année en année gagne en popularité, les problèmes de corruption et de scandales politiques incitent les citoyens (et certains politiciens !) à réagir et à demander plus de transparence de la part des gouvernements. Ensuite, la « situation technologique » actuelle est propice au mouvement :

A tout cela peut s'ajouter des initiatives politiques favorables dans certains pays. Par exemple :

Acteurs et supporters

Tim Berners Lee

Sir Tim Berners Lee est la figure de proue du mouvement Open Data à l'échelle internationale.

Inventeur du protocole HTTP (et donc du web), Tim Berners Lee participe activement au mouvement. Il estime que l'ouverture des données fait partie des rôles du gouvernement : « Government data is something we have already spent the money on... and when it is sitting there on a disk in somebody's office it is wasted. ».

Grâce à une meilleure transparence, il pense que le public sera plus enclin à s'impliquer dans ce qui les intéressent (en politique) et les amènera à faire de meilleurs choix : « Greater openness, accountability and transparency in Government will give people greater choice and make it easier for individuals to get more directly involved in issues that matter to them. »

W3C

Tim Berners Lee fait parti de l'un des plus important organisme qui met en place les standards du web : le W3C, pour World Wide Web Consortium. Cette organisme propose notamment des groupes de travail dont deux groupes en lien avec l'open data  :

  • eGovernment Interest Group (eGov IG) qui réfléchit à comment inciter les gouvernement à rendre leur données publiques en s'appuyant sur les standards du web (dont l'objectif est l’interopérabilité) , et
  • Government Linked Data (GLD) Working Group, dont Tim Berners Lee fait parti, travaille activement au maillage entre les différents instances publiques (gouvernements, municipalités, régions, etc) qui ont libéré des donneés.

Ci-dessous, la représentation de l'ensemble des données ouvertes qui sont liées par le groupe de travail GLD du W3C. En vert, sur la gauche, il s'agit des données publiques fournis par les gouvernements.

Tim O'Reilly

Une autre personnalité du web est Tim O'Reilly, fondateur de la célèbre maison d'édition O'Reilly Media et supporter de longue date du monde Open Source. Il pense lui aussi que l'Open Data a son importance : “interoperable web services, open data, and standard protocols are at least as important as Open Source.”

Open Knowledge Foundation

L'Open Knowledge Foundation (OKF), un organisme important pour le mouvement Open Data, est à l'origine de projets comme :

  • CKAN, l'un des outils le plus utilisé dans le mouvement Open Data ; je l'explique plus en détails dans la section Outils
  • le site Open Definition, qui vulgarise le plus clairement possible la notion de donnée ouverte
  • l'Open Data Manual, qui est un manuel qui explique comment concrètement ouvrir les données publiques dans un pays (préparation des données, choix des licences, organisation de manifestation pour les développeurs etc.)

Quelques exemples

Initiatives citoyennes dans le monde

L'un des projets de l'Open Knowledge Foundation est : « Where does my money go ? ». Il s'agit d'un site qui offre une visualisation claire des dépenses du gouvernement britannique, une démonstration de ce que l'on peut faire avec des données publiques.

folketsting.dk :
Site danois qui recense l'activité du processus législatif (ce qui ce passe, et quels parlementaires sont impliqués).

Initiatives citoyennes en France

  • La Quadrature du net

    Depuis 2006, le portail “Mémoire Politique” de la Quadrature du net permet suivre les votes des députés du Parlement européen (eurodéputés) ou de l'Assemblée nationale

  • Regards Citoyens :

    Trois initiatives du collectif Regards citoyens touchent à la politique en France : nossenateurs.fr , nosdeputes.fr , nosdonnees.fr (avec des fonctions similaires à folketsting.dk).

En France : les grandes villes et municipalités

Paris offre sur opendata.paris.fr les statistiques de prêts dans les bibliothèques, des informations sur le stationnement des deux roues, l'emplacement des fontaines, les horaires d’ouverture des kiosques à journaux...

Rennes, Toulouse, Montpellier, Marseille, Nantes sont toutes actrices du mouvement et libèrent leurs données.

Un très bon exemple de comment certains citoyens exploitent ses données : le site v.mat.cc dévoile les statistiques d'occupation des Velib’ par station.

On peut ainsi connaître les taux de fréquentation de chaque station, avec le nombre de vélos disponibles, en réparations etc.

Réactions gouvernementales

De nombreux gouvernements ont mis en place un site pour ouvrir leurs données.

USA data.gov 2009
GB data.gov.uk 2009
Nouvelle Zélande data.govt.nz 2009
Norvège data.norge.no 2010
Australie data.gov.au 2011
Canada data.gc.ca 2011
Kenya
opendata.go.ke 2011
Italie data.gov.it 2011
France data.gouv.fr 2012

L'Union Europééne a elle aussi sont propre site : publicdata.eu .