Les nouveaux services de messagerie électronique
Les débuts de la messagerie électronique
Deux principaux types de messagerie
On distingue principalement deux types de messagerie électronique :
- La messagerie stockage et retransmission (X400) :
Cette messagerie réalise l'acheminement des courriers comme le fait un réseau à commutation de paquets. La même norme est définie par l'OSI sous l'appellation MHS 'Message Handling System'. Elle a connu un développement significatif au moment de son adoption mais elle a été ensuite marginalisée par le développement de la messagerie Internet.
La messagerie X400 est constituée d'un ensemble de systèmes usagers de la messagerie et d'un ensemble de commutateurs de courriers qui acheminent les courriers électroniques comme sont acheminés des paquets dans un réseau à commutation de paquets.
- La messagerie par acheminement de bout en bout :
La seconde grande catégorie de messagerie est constituée par les messageries avec acheminement de bout en bout. Dans cette architecture chaque client de messagerie (chaque MUA) dialogue avec un serveur de messagerie de rattachement (son MTA, le MTA de son entreprise). Le dialogue entre les MTA n'est pas réalisé comme précédemment par routage à l'intérieur du système de messagerie mais par un acheminement direct (de bout en bout) entre le MTA de rattachement de l'émetteur et le MTA de rattachement du destinataire. Pour pouvoir acheminer ainsi directement un courrier un MTA utilise un service de transport existant qui est typiquement dans l’Internet le protocole TCP. Un courrier électronique est donc acheminé comme des segments de niveau transport.
L'exemple type : messagerie Internet et son protocole d'échange de messages SMTP. On peut cependant noter dès maintenant que la messagerie Internet SMTP permet également de faire du relayage de courriers. Il faut pour cela qu’un MTA Internet accepte de fonctionner en relais ouvert.
On peut dire que la solution de l’acheminement de bout en bout est certainement beaucoup plus simple pour développer une messagerie. Si le protocole de transport est fiable (comme TCP) on élimine ainsi pratiquement tous les problèmes de reprise sur erreur.
La solution avec stockage et retransmission impose de résoudre au niveau d’une messagerie, des problèmes de routage et éventuellement aussi de contrôle d’erreur dans la mesure ou le bruit ou les pannes de commutateurs intermédiaires peuvent faire perdre des courriers.
Un atout de la solution avec stockage et retransmission consistait à faciliter la construction des passerelles entre systèmes de messagerie. Cependant comme on est arrivé à une unification presque complète autour de la messagerie Internet, ça ne constitue plus un avantage réel des messageries à stockage et retransmission comme X400.
Situation actuelle : triomphe de la solution de bout en bout (avec la messagerie Internet).
La messagerie internet est aujourd'hui très largement répandu. Ceci est principalement dû à sa simplicité et son interopérabilité.
Cette messagerie a été défini par les premiers standards suivants :
- RFC 821 Simple Mail Transfer Protocol (SMTP)
- RFC 822 STANDARD FOR THE FORMAT OF ARPA INTERNET TEXT MESSAGES
A ce jour les dernières versions de ces deux RFC ont été publiés par l’IETF l’an dernier (RFC 5321 et 5322). Même les standards les plus utilisés ont évolué au fil du temps. C'est le cas notamment des célèbres RFC 821 et 822 qui ont été de nombreuses fois mises à jour . La RFC 821, par exemple, incluait une fonction (très semblable à la messagerie instantanée d'aujourd'hui) qui affichait un message sur l'écran du destinataire s'il était connecté, ou lui envoyait un e-mail s'il ne l'était pas (imaginez si les spammers s'en étaient emparé !). De nouvelles idées comme le protocole MIME Multipurpose Internet Mail Extensions (qui permet l'existence de l'e-mail HTML que nos clients apprécient tant) ou l'authentification de l'expéditeur, ont été ajoutées dans des documents distincts pour tenter de développer l'infrastructure existante, sans créer d'incompatibilités inutiles.
Rien n'empêche quiconque d'aller encore plus loin que ces exigences fondamentales. Gardez à l'esprit le conseil de J. Postel, « soyez libéral dans ce que vous acceptez, et conservateur dans ce que vous envoyez », pour ne pas créer d'incompatibilités avec le reste d'Internet. Le respect des standards permet d'interopérer efficacement avec toute autre personne respectant également ces mêmes standards.
