Les Réseaux Radio à Ressources Partagées TETRA

Contexte des réseaux radios privés

Comparatif analogique / numérique

La plupart des réseaux radios privés fonctionnent grâce à une technologie analogique. Dans ce cas, les communications sont bornées à une fréquence de porteuse définie.

Ce système induit quelques inconvénients. Tout d’abord, il est difficile de « cloisonner » les communications dans ce cas de figure. Toutes les radios fonctionnant sur la même fréquence communiquent entre elles, ce qui pose de nombreux problèmes de confidentialité. Pour séparer les échanges entre les utilisateurs, il faut donc utiliser plusieurs fréquences de porteuses.

Ceci nous amène au second problème d’une couverture analogique, à savoir le coût de la location des fréquences. En effet, l’utilisation d’une fréquence sur une certaine zone est soumise à autorisation de l’ARCEP (anciennement ART). Pour chaque porteuse, il faut donc s’assurer que la fréquence est disponible dans la zone souhaiter, mais également s’acquitter d’un coût de location annuel. Ainsi, une entreprise qui souhaitera pouvoir véhiculer un grand nombre de communication sur plusieurs types devra réserver plusieurs bandes, ce qui représente un budget non négligeable.

Les réseaux radio numériques pallient grandement aux problèmes précédemment évoqués. De par leur nature, ils permettent un traitement de l’information beaucoup plus fin. Il est ainsi possible de définir des groupes d’utilisateurs, munis de droits spécifiques en fonction de leur métier et affectation.

De plus, ce système autorise, en plus du transport de la voix, d’autres types de communications, comme de l’échange de données ou de flux métiers. TETRA est l’une des normes existante utilisant le transport numérique des données, voyons plus en détails ses spécificités.

La norme TETRA

TETRA est une norme ayant vu le jour en 1994 suite à un groupement de professionnels des télécommunications. Elle a la particularité d’être publique, ce qui présente l’avantage appréciable de ne pas restreindre ses utilisateurs à un fournisseur donné. De plus, les améliorations suivent un rythme constant directement lié aux spécificités d’utilisation des différents clients des acteurs du consortium.

Son mode de fonctionnement est particulier par rapports à d’autres réseaux radio numériques, tels que le GSM. Le schéma ci-dessous montre les spécificités techniques de la norme.

Comparatif d'utilisation des fréquences

Ainsi, sur une largeur de bande de 200kHz, chaque canal doit être séparé de 25kHz. Un même canal est divisé en 4 intervalles de temps, dont un est utilisé pour la signalisation et ne peut donc pas établir de communication phonique. Par conséquent, on retrouve 3 communications simultanées possibles par porteuses, soit une utilisation triplée du spectre (quadruplée si on considère le transfert de données).

Mais la nature de cette norme apporte d’autres avantages. En effet, il est possible de contrôler à partir de l’infrastructure un grand nombre de paramètres, tels que la priorité de certaines communications ou les communications de groupes. Détail important, l’intégralité des communications est chiffrée de bout en bout, ce qui garantie la sûreté des échanges. C’est un point important au regard des réseaux analogiques, où n’importe quel terminale dans la même bande de fréquence capte les communications.