Pourquoi LVM ?
 

Définition

LVM (Logical Volume Manager) est comme son nom l'indique un gestionnaire de volumes logiques. Il permet à l'administrateur Système de s'affranchir complètement des limites physiques des disques.

(Voir la section Architecture, pour plus d'informations sur l'organisation et le fonctionnement de LVM)


Avantages

Tout d'abord, ce Système offre la possibilité de redimentionner les partitions à volonté, sans avoir a créer une nouvelle partition, déplacer les données, et supprimer l'ancienne partition..

LVM permet également une gestion très flexible des unités de stockage. Il est par exemple possible d'ajouter, de supprimer des nouveaux disques entiers, ou seulement certaines partitions, etc... Ce gestionnaire de volumes faisant office de couche d'abstraction au matériel, toutes ces opérations sont bien sûr totalement transparentes pour les applications.

De plus, l'ensemble des disques peut être vu comme un unique espace partitionnable (par exemple, quatre disques de 36 Go peuvent former une unique partition de 144 Go...). Les données peuvent etre réparties sur l'ensemble des disques (Striping, RAID-0), ou alors écrites sur un large espace correspondant à la concaténation de plusieurs disques bouts à bouts. Dans ce cas, lorsqu'un disque est saturé, les données sont écrites sur le disque suivant.

Enfin, l'utilisation de LVM permet d'augmenter considérablement la disponibilité des serveurs : la gestion logique des volumes étant totalement séparée de la partie matérielle, il est possible de modifier cette derniere sans même que les applications ne s'en apperçoivent. Cette fonctionnalité est particulièrement intéressante en cas de saturation d'un serveur de bases de données. On peut par exemple rajouter un HDD en hotplug, et ajouter simplement sa capacité à l'espace de stockage déjà présent.


Cas de DreamWorks SKG

Linux a fait sa première apparition à DreamWorks SKG il y a environ quatre ans, lors de la panne d'un serveur Sun Solaris. Afin d'éviter l'arret des services durant les quelques jours prévus pour la résolution du problème, l'équipe technique a décidé de mettre en place un PC Dell sous Linux, destiné à fournir les services DNS et FTP. Ce système ayant fait preuve d'une stabilité et de performances largement à la hauteur du serveur qu'il remplacait, DreamWorks a commencé dès l'année suivante à mettre en place des serveurs Web et de bases de données supplémentaires, fonctionnant sous Linux.

Cependant, le studio restait tout de même rétissant à migrer certains serveurs contenant des bases de données critiques, nécessitant d'énormes capacités de stockage. Pourquoi ? tout simplement parce que Linux, en pleine croissance, n'intégrait pas encore d'outils de gestion de la capacité et de la disponibilité du stockage au niveau professionnel. Pour DreamWorks, un gestionnaire de volumes logiques, tel que ceux alors présents sur les principaux OS, était indispensable pour la répartition des ressources de stockage disponibles selon l'avancement des projets.

Mais rapidement, le service technique de DreamWorks s'est rendu compte que les plates formes qu'ils utilisaient n'étaient pas un moyen rentable de répondre aux besoins croissants en puissance et capacité. Cette constatation les a poussé à jeter à nouveau un oeil du coté du système libre, et ils ont tout de suite été impressionnés par la différence de rentabilité entre ces systèmes. Selon Mr Garcia, Analyste Système chez DreamWorks, "We can get a six-processor HP LT 6000 running Linux for $25000, compared with a four-processor IBM RS/6000 AIX platform for about $100000". Au même moment, Linux connaissait une évolution capitale en matière de gestion de volumes logiques : Sistina venait de sortir LVM, qui offrait en plus de la gestion des volumes, des fonctionnalités de RAID-0 (Striping) logiciel, et de Snapshots de volumes.

Le studio a d'abord testé le système avec une base de données de type Oracle stockant du contenu multimédia. De nombreux fichiers gérés par cette base de données occupant plusieurs centaines de Mo, la capacité de stockage est vite arrivée à saturation. Le service technique a alors pu allouer de l'espace supplémentaire au projet, sans même avoir à stopper l'application.

Satisfaits du résultat, DreamWorks est actuellement en cours de migration de la totalité de ses serveurs vers des solutions Linux. La finalisation de cette migration devrait avoir lieu au cours des deux prochaines années.